Un phénomène préoccupant
Dans de nombreuses villes françaises, des établissements affichant “massage relaxant” ou “spa bien-être” dissimulent en réalité des activités prostitutionnelles. Ces “faux salons de massage” exploitent le flou autour du secteur du bien-être pour s’implanter, au détriment des clientes, des praticiennes sérieuses et de l’image de toute une profession.
Ce que dit la loi
La distinction est claire :
- Massage thérapeutique → réservé aux kinésithérapeutes diplômés d’État.
- Massage bien-être / esthétique → autorisé dans les instituts et spas, à condition qu’il s’agisse exclusivement de soins de relaxation ou esthétiques.
Toute activité sexuelle tarifée constitue de la prostitution et peut relever du proxénétisme, sévèrement sanctionné par le Code pénal.
Les signaux d’alerte
- Publicité ambiguë ou suggestive (“massage spécial ou avec finition”, “happy ending”…).
- Paiements exclusivement en espèces, absence de factures.
- Praticiennes isolées, souvent sans statut déclaré ni formation.
L’action des autorités et des associations
Les pouvoirs publics renforcent les contrôles administratifs et policiers afin de lutter contre ces dérives. Des fermetures administratives et des condamnations pour proxénétisme sont régulièrement prononcées.
Aux côtés des forces de l’ordre, des associations de terrain jouent un rôle clé. Parmi elles, Zéro Macho, collectif d’hommes engagés contre l’exploitation sexuelle, dénonce depuis plusieurs années l’hypocrisie des “salons de massage” servant de couverture à la prostitution.
Un engagement politique affirmé
La lutte contre l’exploitation sexuelle figure également à l’agenda politique. Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, rappelle régulièrement que “le système prostitutionnel n’est pas une fatalité, mais une violence à combattre”. Le gouvernement réaffirme ainsi sa volonté de renforcer la prévention, la protection des victimes et la répression des réseaux qui se cachent derrière ces établissements.
Conséquences pour le secteur du bien-être
Ces dérives ternissent l’image du massage bien-être :
- Les praticiennes sérieuses souffrent d’un amalgame injuste.
- Les clientes hésitent à franchir la porte de certains instituts.
- Les écoles et organismes de formation doivent insister sur la légalité et l’éthique de la pratique.