Instituts, spas, hammams : dérives, violences et silence dans les coulisses du bien-être

29 septembre 2025

Depuis plusieurs années, des signalements alarmants émergent du secteur du bien-être : instituts, spas, hammams. Derrière l’image apaisante et sereine de ces établissements, se cachent trop souvent des réalités inquiétantes : conditions de travail dégradantes, sexisme, violences, manquements graves à l’hygiène et perte de sens profond du métier.

Des conditions de travail inacceptables

Dans de nombreux établissements, les esthéticiennes et praticiennes sont considérées comme de simples exécutantes, pressées comme des machines dans une logique de rentabilité absolue.

  • Formations inexistantes et mises en poste immédiates sans accompagnement.
  • Absence de suivi et de montée en compétence.
  • Management brutal, uniquement focalisé sur les chiffres.
  • Mépris du personnel, perçu comme interchangeable

Sexisme, violences verbales et parfois physiques

Dans ce milieu largement féminisé, les dérives sexistes persistent et se banalisent.

  • Remarques humiliantes sur le physique, la tenue ou l’attitude.
  • Violences verbales : cris, rabaissements, réflexions devant la clientèle.
  • Gestes non consentis, agressivité physique, manipulations forcées.

Par peur de perdre leur emploi ou de ne pas être crues, de nombreuses professionnelles subissent ces violences dans le silence.

Hygiène sacrifiée, santé mise en danger

Dans certains lieux, l’hygiène élémentaire est négligée, mettant en danger aussi bien les clientes que les salariées.

  • Machines non désinfectées.
  • Clients repartant brûlés ou blessés.
  • Vapozones remplis d’eau impropre.
  • Locaux mal entretenus, produits coupés ou absents pour “économiser”.

Un métier vidé de son sens

Le bien-être, vocation de ce métier, s’efface derrière une logique de productivité.

  • Charge mentale extrême.
  • Troubles du sommeil et de l’alimentation.
  • Sentiment d’échec, découragement.
  • Vocations détruites dès la sortie d’école.

De jeunes femmes, souvent étudiantes, sont envoyées sans encadrement, épuisées par le rythme et invisibilisées par les institutions de formation.

Un appel urgent au changement

Ces dérives ne sont pas des cas isolés mais le symptôme d’un système défaillant. Trop souvent, la peur de parler, la volonté de “tenir” et l’habitude de “ne pas faire de vagues” perpétuent le silence.

Aujourd’hui, il est nécessaire de dire stop.

Aux clientes : questionnez, observez, exigez transparence et respect.

Aux praticiennes : témoignez, ne restez pas seules.

Aux dirigeants : respectez vos équipes, formez-les, encadrez-les. Ce métier est noble, il doit être exercé dans la dignité.

Le secteur du bien-être ne peut plus être synonyme d’exploitation, de non-respect et de danger sanitaire.

L’époque des pratiques au rabais est révolue. Il est temps que ce métier évolue avec des valeurs de respect, de sécurité et d’éthique.